L’appétit

Appétit (excès ou manque) / Anorexie / Boulimie / Inappétence

La boulimie est le besoin compulsif d’avaler de la nourriture. Celle-ci peut parfois devenir telle que les personnes touchées se font vomir pour pouvoir remanger ensuite. Cette forme grave de boulimie conduit directement à la dépression si elle n’est pas soignée intelligemment et vite. La boulimie nous parle de notre besoin de gérer nos angoisses à tout moment par la nourriture. Celle-ci représente le premier rapport à la vie et au premier être qui nous aime et nous donne la vie et son amour, c’est-à-dire notre mère. La relation que nous entretenons avec la nourriture est fortement imprégnée du « souvenir » de cette relation à la mère et du caractère satisfaisant et compensatoire qu’elle a pu ou su jouer. Chaque tension, frustration, manque, besoin de compenser ou de récompenser se fera par la nourriture. La peur, l’incertitude de ne pouvoir recommencer, entraîne l’attitude compulsive et répétitive ou bien le stockage.

L’anorexie représente le phénomène exactement inverse. La relation d’affect avec la mère et sa représentation nourricière ont été insatisfaisantes. Mère « absente », peu aimante, qui ne désirait pas l’enfant ou bien voulait un garçon au lieu d’une fille (ou une fille au lieu d’un garçon), sont autant de mémoires qui dévalorisent parfois le rapport à la nourriture et font que celle-ci n’est plus attrayante pour nous ou même pire qu’elle nous est repoussante. Là aussi, l’anorexie peut devenir grave au point d’amener l’anorexique à la dénutrition mortelle de son corps.

Le rapport à la nourriture signant le rapport à la vie, le manque d’appétit nous parle de notre peu d’appétence à cette vie. Les difficultés rencontrées parfois sur le chemin de cette vie peuvent nous couper l’appétit, au propre comme au figuré. Il s’agit la plupart du temps de difficultés ou de contretemps matériels que nous avons alors de la difficulté à digérer.

L’inappétence est, comme son nom l’indique, le manque d’appétit. Ce manque d’appétit est souvent associé à une « perte d’envie » dans d’autres domaines de la vie de la personne concernée. L’inappétence nous parle bien entendu d’une perte d’appétit de la vie. Quelque chose a cassé en nous le mécanisme de l’envie. Quel est le vécu qui nous a fait perdre goût aux choses, qui a déstabilisé en nous l’envie d’entreprendre ? Il est en tout cas fondamental que la personne touchée dépasse l’événement qui l’a déçue et fait douter de l’intérêt (plus ou moins consciemment) à la vie. Peut-être est-ce la suractivité, avec des résultats décevants ou au contraire trop « bons », qui a pu faire croire au peu de nécessité de se nourrir (perte de temps ?).

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