Les problèmes hépatiques sont le signe qu’il nous est difficile de « digérer » quelque chose dans notre vie, mais avec une finesse plus grande que dans le cas de l’estomac. L’émotion principale associée au foie est la colère. Les tensions ou souffrances de cet organe peuvent signifier que notre mode, habituel et excessif, de réaction face aux sollicitations de la vie est la colère. Chaque fois que nous « réglons » nos problèmes avec le monde extérieur en hurlant, en entrant dans de grandes colères, nous mobilisons toute l’énergie du foie dans cette direction, le privant ainsi à chaque fois d’une grande partie de l’énergie nécessaire à son fonctionnement. L’organe va alors se manifester en ne jouant plus correctement son rôle dans la phase digestive. Cependant à l’inverse, des colères trop souvent rentrées ou systématiquement gardées à l’intérieur vont densifier l’énergie dans le foie et risquer de se traduire par des pathologies plus importantes (hépatites, insuffisance hépatique) ou des compensations de type alcoolique.
Les maux du foie peuvent nous parler aussi de notre difficulté à vivre ou à accepter nos sentiments, nos affects ou ceux que les autres nous renvoient. L’image que nous avons de nous-mêmes, ou celle que les autres nous renvoient, dépend en grande partie de l’énergie du foie. Le perçu de celle-ci participe à notre joie de vivre, ce que nous retrouvons à travers le rôle de filtration et de « nourriture » du sang que joue cet organe. Les tensions du foie peuvent donc signifier aussi que notre image est remise en cause par notre vécu et que notre joie de vivre a laissé la place à de l’aigreur et de l’acidité intérieure vis-à-vis de ce monde extérieur qui ne nous reconnaît pas comme nous le souhaiterions. Nous sommes ici en plein dans la culpabilité ou dans la recherche de l’identité. L’interrogation majeure, la question psychologique latente chez le sujet est « qui suis-je ? ». Nous sommes en effet dans le Yin, l’intériorité, alors que, comme nous l’avons vu précédemment, la question « associable » à la vésicule biliaire est « quelle est ma place ? », car nous sommes dans le Yang, c’est-à-dire l’extériorité. L’interrogation concerne par conséquent le positionnement « social », à l’inverse du foie où elle concerne la conscience de soi.
Cette idée se révèle clairement dans l’alcoolisme et sa conséquence physique qui est la cirrhose. La particularité de la cirrhose est que, la dégradation des cellules hépatiques qu’elle engendre, est volontairement provoquée par l’attitude comportementale de la personne. D’origine alimentaire et surtout alcoolique, elle exprime très clairement la négation de soi. Il s’agit là d’une atteinte suicidaire inconsciente mais bien réelle et sans commune mesure avec le tabagisme, par exemple, qui est une recherche compensatoire active (non-état de victime), bien qu’inadéquate.
Cette importance de la notion de conscience de soi se retrouve aussi clairement dans la relation de l’énergie du foie à l’immunité. En effet, le sens de l’immunité passe obligatoirement par un niveau de conscience de soi impératif. Pour pouvoir et savoir défendre quelque chose, encore faut-il savoir quoi défendre. Le foie participe par conséquent profondément au système immunitaire (du fait de cette conscience de soi) et en particulier à l’immunité élaborée, c’est-à-dire enrichie des expériences faites par l’organisme. C’est d’ailleurs aussi en cela qu’il a la charge des affects. Mais l’usage des énergies de défense doit être juste pour ne pas s’épuiser. Or, le sentiment de culpabilité nous « oblige » à nous justifier, c’est-à- dire à nous défendre plus que nécessaire, d’une façon inappropriée et excessive (états allergiques). Il mobilise nos énergies de défense psychologique et de nombreuses colères sont le signe et l’expression d’une peur qui ne trouve pas d’autre moyen de défense. Si cette stratégie est fréquente, elle fragilise l’énergie du foie puis de la vésicule qui souffrent. En tout état de cause, le foie est un organe Yin et il représente des ressentis qui concernent l’être profond.