Les insuffisances ovariennes ou testiculaires et la stérilité nous parlent de notre difficulté à (pro)créer. Physiquement parlant, le message est on ne peut plus clair. Psychologiquement, il prend un sens équivalent dont l’intensité et la souffrance associées sont directement en relation avec l’envie consciente de procréer. Si la personne ou le couple n’ont pas d’envie particulière d’avoir d’enfant, ces insuffisances peuvent passer totalement inaperçues. La souffrance apparaît réellement en cas d’envie d’avoir « une descendance ».
Le sens que l’on peut donner à ces insuffisances ou à la stérilité même s’élargit alors au-delà de la simple difficulté à procréer. Que signifie pour la personne ou le couple, le besoin de descendance ? Y a-t-il derrière cela un besoin de laisser une trace ou plutôt la peur de ne pas le pouvoir ? Pourquoi et pour qui « fait-on » un enfant ?
On peut souvent constater que les femmes d’action qui ne l’assument pas et ont un grand besoin de maîtrise du monde, ont parfois des difficultés pour avoir des enfants. Leurs attitudes inconsciemment castratrices les amènent à « choisir » fréquemment des hommes peu fécondants. Fragiles ou doutant d’eux-mêmes, de leurs idées ou de leurs capacités, ils se soumettent de leur côté, laissant à leurs femmes fortes, la responsabilité de « féconder » les choses. Les émotions négatives et notamment les colères, étouffées par ces femmes, que la faiblesse des autres exaspère au dernier degré, génèrent en elles une acidification du terrain et des muqueuses, qui ne favorise pas, bien au contraire, la nidification. La « faiblesse » de l’homme n’arrive pas à contrebalancer par la quantité et la vitalité de ses spermatozoïdes, cette « hostilité » du terrain.
Le manque de confiance dans la vie et dans nos capacités à l’engendrer est souvent à la base de ces insuffisances qui sont très souvent réversibles. Un grand nombre de couples ont pu, après des années de difficultés, avoir un enfant suite à un travail de réconciliation avec la vie et avec eux-mêmes. Cela suppose bien entendu qu’il n’y ait pas de handicap mécanique irréversible. En tout cas, il est certain que ces difficultés fragilisent la vie du couple et que ce n’est qu’ensemble que celui-ci pourra trouver une solution. Ne mettre la « responsabilité » que sur un seul des deux est trop souvent facile et insuffisant. Si physiquement c’est l’homme qui souffre d’une insuffisance, il ne faut pas oublier qu’un spermatozoïde suffit. Si c’est la femme, n’oublions pas non plus qu’un seul ovule suffit. Le reste est ensuite question d’accompagnement, d’accueil (qualité du terrain, acidité de la muqueuse), d’attention.
Lorsque ces insuffisances ou stérilité sont apparues dès la naissance, il y a sans doute comme dans tout « handicap », à intégrer, quelle qu’en soit la raison subtile, un choix d’incarnation destiné à nous faire dépasser cela et à accepter cette non-fertilité. Est-ce pour mieux « produire » autrement ou ailleurs, est-ce pour mieux comprendre, par l’absence, l’importance du don de la vie ?