Le système nerveux central est celui qui gère la pensée, les mouvements conscients et toutes les sensations. Il est composé de l’encéphale, de la moelle épinière et des nerfs périphériques. Toute pensée consciente, toute décision et toute action volontaire passent par le système nerveux central.
Les déséquilibres du système nerveux central sont par conséquent, très globalement, le signe de nos difficultés à gérer consciemment, volontairement et intellectuellement notre vie et les émotions que nous y rencontrons. Dureté, excès de travail, tendance à tout vivre et à résoudre les choses par la pensée, et non par les sentiments, vont se manifester par des déséquilibres, maladies ou tensions du système nerveux central.
Les problèmes cérébraux sont le signe de notre difficulté à gérer, par la pensée, les situations de notre vie. La conscience « consciente » domine et veut tout régler ou comprendre mais n’y arrive pas. Notre rapport à la vie est construit sur la raison, la logique rationnelle et le raisonnement. Les tensions ou pathologies cérébrales expriment cette volonté de tout régler par la pensée, dure et sans émotion. On ne fait pas de sentiment ou on ne s’embarrasse pas d’états d’âme liés à d’éventuelles émotions qui ne peuvent qu’être parasites, soit parce que nous en avons peur, soit parce qu’elles ne nous satisfont pas et nous semblent inutiles. Seule l’efficacité directe et apparente compte, souvent comprise et matérialisée par le côté rationnel, gestionnaire ou « financier » de la vie, oubliant ainsi qu’elle est, bien au contraire, tout sauf rationnelle.
Le fait de raisonner toutes choses en termes de rationalité binaire, de rentabilité aux dépens du côté humain, si caractéristique de nombreux « scientifiques » ou « managers » actuels, se traduit souvent par des problèmes cérébraux. Partant de la simple migraine en passant par les vertiges, troubles de la concentration et de la mémoire, puis problèmes circulatoires au cerveau, ils finissent parfois par des tumeurs ou un disjonctage total dû au surmenage. Cela s’appelle « burn out » en Amérique du Nord, ou « karochi » au Japon où il fait des ravages en tuant des milliers de personnes et commence à apparaître chez nous. Le terme « burn out » qui veut dire « carbonisé » est intéressant quand on le rapproche du fait que nous sommes ici dans le Principe du Feu,
Ces manifestations du déséquilibre de notre rapport à la vie apparaissent la plupart du temps chez des citadins ayant une activité professionnelle de bureau ou intellectuelle. Elles sont plus rares chez ceux qui ont une activité manuelle ou physique qui les oblige à rester « connectés » avec la vie réelle, le Principe de la Terre.
Les déséquilibres cérébraux nous parlent enfin de notre difficulté à laisser de la place au plaisir et aux joies simples dans notre vie. Nous trouvons là l’une des relations intimes qui existent entre le cerveau et le Cœur qui le gère au niveau énergétique. La prédominance de la raison implique le besoin « d’avoir raison » et de fuir l’erreur qui n’est vécue que comme un signe de faiblesse. On refuse ainsi la composante humaine de l’erreur, sa nécessité et sa dimension expérimentale et évolutive, pour ne plus en retenir que la notion de faute et, par conséquent, de culpabilité. Ce blocage des idées s’accompagne d’une grande difficulté à changer d’idées et de modes de pensée et peut se traduire par des tensions cérébrales, des migraines ou des maux de tête.
En revanche, lorsque les tensions se manifestent au niveau de la moelle épinière, elles nous montrent notre difficulté à traduire nos idées ou nos pensées dans la réalité. Elles expriment notre difficulté à agir et même à réagir, c’est-à-dire à agir sans réflexion par rapport à un contexte donné. Elles nous parlent enfin de notre refus de laisser la vie et la joie de vivre s’exprimer dans nos actes et nos réactions. Paralysies, myélites, méningites cérébro-spinales, nous empêchent d’agir ou de réagir, de faire, et par conséquent de nous tromper, de faire des erreurs.
Les maux des nerfs expriment eux aussi, notre difficulté à faire passer les pensées, désirs ou envies dans le réel. Mais nous sommes ici au niveau « mécanique » et non structurel. C’est la transmission qui « lâche » et les commandes ne fonctionnent plus. La volonté de passer à l’acte est là mais la « machine » répond mal. La difficulté ne vient plus du profond, du Yin, de la structure, de la peur du manque de capacité ou de l’interdit inconscient comme c’est le cas pour les tensions qui touchent le cerveau et la moelle épinière. Qu’est-ce que je ne veux pas, ou bien ai peur de faire ? Qu’est-ce qui me paralyse ? Ce sont autant de questions exprimées par les souffrances ou blocages du système nerveux. Les fourmillements sont souvent des signes avant-coureurs de ces futures tensions, si nous ne changeons rien. Les myélites, scléroses en plaques sont les formes les plus profondes de cette inhibition à l’action, en dehors des paralysies.
La localisation du nerf touché nous renseigne enfin précisément sur le motif de « l’incapacitation » recherchée. Il nous suffit alors de nous reporter à la partie du corps concernée pour pouvoir faire la liaison entre les deux. Les sciatiques, cruralgies, névralgies cervico-brachiales, prendront alors un sens plus clair pour nous.