La rachialgie est comme son nom l’indique, une douleur du rachis qui est le nom médical de la colonne vertébrale. Rachis vient du grec rhakhis qui veut dire axe. Notre colonne vertébrale est cet axe central qui est, en nous, le tronc porteur autour duquel s’organise toute notre structure et duquel partent toutes les consignes « nerveuses » qui émanent de notre système nerveux moteur ou réflexe (moelle épinière). Cet arbre intérieur est, par conséquent, un référentiel majeur de notre organisme tant dans sa capacité motrice que porteuse. Il s’agit de notre armature et en même temps de notre articulation profonde. Il suffit pour s’en persuader de constater à quel point un problème vertébral peut handicaper, voire supprimer, toute possibilité de mouvement de n’importe quelle partie du corps (même éloignée de la colonne).
Les rachialgies signifient par conséquent que « nous avons mal » à notre axe. Nos repères, nos référentiels intérieurs symboliques ou réels, spatiaux ou d’actions nous sont difficiles, douloureux, voire supprimés ou inexistants. L’excès de mouvance extérieure, la perturbation des repères fondamentaux, l’instabilité de ces mêmes repères ou leur fiabilité sujette à caution, génèrent en nous des tensions et des douleurs dorsales, souvent situées sur la colonne vertébrale elle-même. J’en voudrais pour preuve ce mal de dos qui est le « mal du siècle », ce siècle étant lui-même celui de l’instabilité et de l’explosion des anciens repères (morale, éthique, respect, traditions, etc.).
Les rachialgies signent donc notre crispation (justifiée ou non) face à ces changements ou ces disparitions de références et à notre difficulté à nous adapter au côté mouvant de ces phases de changement. Elles nous invitent à « relâcher », à anticiper, voire accepter, le mouvement pour nous en protéger, que celui-ci se produise dans notre environnement personnel, professionnel ou de société.
Parmi les rachialgies, le lumbago fait partie des plus connues.