Le purpura consiste en une éruption de taches rouges ou pétéchies, dues à de petites hémorragies cutanées. Les capillaires, sans doute fragiles, laissent s’échapper du sang, soit par rupture, soit parce que le processus de l’hémostase, empêchant le sang de couler, ne se fait pas correctement.
Nous sommes par conséquent en présence d’une expression ambivalente, à la fois proche mais aussi inverse des mycoses. C’est en effet la peau qui est touchée ici aussi, avec le sens global que cela implique, mais dans le même temps c’est le système circulatoire avec les capillaires et leur fragilité ou celle de l’hémostase. Il y a, de ce fait, un sens en rapport avec la vie et avec la façon dont elle circule en nous et plus précisément dans notre peau. Le purpura exprime que le besoin de défense, de protection par rapport au monde extérieur, nous fragilise, nous épuise, puisque nous y perdons de la vie (hémorragie). Cependant ce sens de perte de vie est différent de celui de la mycose où cette perte est due à un parasitage, à un « pompage » venant de l’extérieur, d’un agent étranger. Dans le cas du purpura, la perte de vie vient de nous-mêmes, de la fragilité de notre capacité à bien irriguer notre corps et en particulier ce qui nous protège en lui. Sans doute avons-nous de la difficulté à vivifier correctement la conscience que nous avons de nous-mêmes. Sans doute nous est-il contraignant, lourd ou difficile d’être vigilants vis-à-vis de nous-mêmes. Peut-être avons-nous besoin de mettre un plus de décontraction, de joie de vivre dans la manière avec laquelle nous nous protégeons du monde extérieur, « tout n’est peut-être pas dangereux » ?