Le vitiligo est une affection cutanée qui se caractérise par une dépigmentation, par plaques, de la peau. La mélanine, qui est un pigment qui réagit notamment au soleil et colore la peau, n’est plus métabolisée correctement. Le soleil aggrave l’apparence du vitiligo, puisqu’en brunissant le reste de la peau, il accroît la différence de coloration avec les zones dépigmentées qui deviennent roses. L’effet esthétique donné par le vitiligo est bien entendu gênant pour la personne. L’apparence « léopard » de cette peau donne un côté « lépreux » qui peut être très mal vécu car associé à une idée de rejet ou de marginalisation. Le vitiligo est d’autant plus difficile à vivre qu’il n’y a pas de réponse vraiment efficace à cette affection. Seule l’acceptation peut aider à le vivre autrement. Nous sommes là en plein dans le vif du sujet.
Le vitiligo nous parle, au-delà du sens global de défense associé à la peau, de l’idée que nous avons de nous-mêmes. Cette idée, négative, a, sans doute, été générée par l’extérieur. Elle peut être liée à un vécu de rejet, d’abandon, de non- respect de soi par l’autre. Elle peut aussi être liée au changement d’attitude de l’autre, qui s’en va, nous échappe, n’accepte plus une relation symbiotique, par exemple. En tout cas, du fait de son attitude, cet « autre » ne nous a pas donné une bonne image de nous-mêmes. Mais cette dégradation de l’image s’est traduite en nous par l’idée (du fait de cette mauvaise image) de ne pas avoir droit au bonheur ou à la réussite, au point parfois de nous « savonner la planche » nous-mêmes, lorsque l’on arrive à réussir quelque chose. On pourrait résumer symboliquement le vitiligo à travers cette phrase: « Le soleil n’est pas pour moi ». Il y a sans doute à reconquérir le droit à réussir, à y arriver et à conserver ce bonheur. Il est nécessaire en tout cas d’arrêter de rendre l’autre responsable de notre image et d’accepter qu’il ne dépend que de nous de la redorer. De toute façon, nous ne pouvons qu’accepter ce qui a été. Même si l’autre nous a fait douter de nous-mêmes, rien ne nous oblige aujourd’hui à continuer à porter ce flambeau.